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La Tribune

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EDF cherche la bonne formule pour mieux vendre ses électrons

Juliette Raynal

Journaliste Énergie à La Tribune

Bientôt, EDF sera débarrassé de l'un de ses plus gros boulets : l'Arenh,  un mécanisme qui contraint l'électricien historique à vendre à ses propres concurrents, les fournisseurs alternatifs, des électrons à prix cassé. Ce « poison », comme le qualifiait l'ancien PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, a largement contribué à la dégradation de la santé financière de l'entreprise, dont la dette culmine désormais à 65 milliards d'euros. L'Arenh prendra fin le 31 décembre 2025. Mais par quoi le remplacer ? 

Le groupe détenu à 100% par l’Etat veut expérimenter sur le marché de gros un système d’enchères principalement dédié aux fournisseurs alternatifs. Dans le détail, ces derniers pourront acheter, chaque jour, jusqu'à  5 mégawatts d’électrons pour une livraison en 2027 ou en 2028, ce qui n’est actuellement pas possible sur le marché où la majorité des contrats se négocie pour une livraison en 2026 au plus tard. Selon EDF, ces maturités plus longues permettront aux fournisseurs alternatifs de s’approvisionner dans de meilleures conditions, les prix à moyen terme étant moins exposés à la volatilité, et donc de proposer des offres plus avantageuses à leurs propres clients : les ménages et les entreprises. 

Surtout, ce système serait soutenable financièrement pour le groupe, dans la mesure où les enchères ne pourraient pas se réaliser en dessous d’un prix plancher qu’il a lui-même défini. Un enjeu considérable pour EDF qui se trouve face à un mur d’investissements. L’électricien va devoir débourser 25 milliards d’euros chaque année pour financer l’ancien et le nouveau nucléaire, mais aussi ses infrastructures et les énergies renouvelables.

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On vous répond

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Quelle différence y a-t-il entre la programmation pluriannuelle de l’énergie, (PPE) la stratégie française pour l'énergie et le climat (SFEC) et la loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) ?

En cette rentrée, nous n’avons pas reçu de questions de votre part. Nous avons donc imaginé celle-ci, afin de faire le point sur les outils de pilotage énergétique à venir. Mais pour la prochaine édition, et celles à suivre, n’hésitez-pas à nous transmettre vos interrogations à l’adresse mail Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Alors que le gouvernement prépare des textes majeurs pour définir quelle sera la stratégie énergétique du pays, et notamment graver dans le marbre la relance du nucléaire, de nombreux acronymes surgissent dans le débat public. PPE, LPEC, SFEC, SNBC… Si bien qu’il devient difficile d’y voir clair dans ce millefeuille législatif, malgré l’importance des enjeux. 

Concrètement, le document qui précisera l’objectif de production pour chaque source d’énergie (éolien, photovoltaïque, nucléaire, biomasse…) sera la PPE, pour programmation pluriannuelle de l’énergie. Celle-ci donnera ainsi une vision précise du mix énergétique souhaité, sur deux périodes successives de cinq ans (2024-2029, puis 2029-2033). 

Cette PPE découlera cependant d’un autre texte, qui devra en fixer les grandes orientations. Y compris, donc, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, espère le gouvernement, même si le premier d’entre eux ne devrait pas voir le jour avant 2035. Il s’agira cette fois de la LPEC, pour loi de programmation sur l’énergie et le climat, qui devrait acter la rupture avec l’ancien objectif d’abandon progressif de l’atome – le fameux plafonnement à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025 (puis 2035), toujours inscrit dans la PPE actuelle. 

La PPE résultera également de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), une autre feuille de route sera elle aussi bientôt dévoilée (dans un délai d'un an suivant l'adoption de la LPEC), afin de fixer les trajectoires d'émission du pays secteur par secteur d'ici à 2050. Sur l’énergie comme sur l’agriculture, l’industrie, les transports, les bâtiments, etc.

Ces trois documents formeront la stratégie française pour l'énergie et le climat (SFEC). Mais tout ce processus prend déjà du retard. Sur le site du ministère de la Transition écologique, il est toujours précisé que la LPEC « doit être adoptée avant le 1er juillet 2023 ». Désormais, le gouvernement espère démarrer la lecture de ce texte au Parlement au cours de l'automne, et d'ici au 1er semestre de 2024 pour la PPE.

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