Bonjour Dominique, merci pour votre question ! De nombreux scientifiques n'y croient pas, même si plusieurs startups promettent une première centrale à fusion connectée au réseau électrique avant 2035 et présentent cette technologie comme un moyen efficace de lutter contre le changement climatique. Contrairement à la fission, la fusion nucléaire ne consiste pas à casser des noyaux lourds d'uranium pour libérer de l'énergie, mais à faire fusionner deux noyaux d'hydrogène extrêmement légers pour créer un élément plus lourd. Cette réaction, qui est la même que celle à l'oeuvre dans le soleil et les étoiles, permettrait de dégager des quantités d'énergies colossales. Toutefois, les défis scientifiques, technologiques et industriels à relever sont encore très nombreux. Certains experts estiment ainsi que cette technologie, bien que prometteuse, ne contribuera pas à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050. C’est le cas notamment de Stéphane Sarrade, directeur des programmes énergie au CEA. Greg de Temmerman, spécialiste français de la fusion nucléaire et ancien coordinateur scientifique du programme international Iter, partage également cet avis. « Un réacteur à fusion nucléaire qui fonctionne 24 heures sur 24 de façon fiable dans les années 2030, c'est hors d'atteinte », tranche-t-il. Selon lui, la fusion « ne représentera rien pour l'énergie en 2050. Elle ne contribuera pas à la transition énergétique ». « C'est même dangereux d'associer la fusion nucléaire à la lutte contre le réchauffement climatique car cela peut donner de faux espoirs », alerte-t-il. « En revanche, cela ne veut pas dire que nous n'aurons pas besoin de la fusion à cet horizon, » nuance-t-il. Notamment parce que l'électricité issue de ce procédé sera décarbonée et pilotable. « C'est très important d'y travailler. C'est l'énergie du siècle prochain », confirme Stéphane Sarrade du CEA.
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